Internat de Sainte-Anne

Pour certains élèves, être interne est une décision souvent prise d’un commun accord avec leur famille. Vivre loin d’elle, même si l’internat est un choix, n’est pas toujours chose aisée. Un temps d’adaptation est nécessaire pour se fondre dans le moule de la vie communautaire.

Pour faciliter cet apprentissage, il est nécessaire de créer un climat gai, joyeux, familial, où chacun trouve sa place. Nous nous efforçons de réserver un accueil de qualité, où les jeunes trouvent plaisir à rentrer le soir « chez eux ».

Ainsi, loin de sa vision austère, je crois que l’internat peut avoir la fonction salutaire de mettre de la distance et de lancer une nouvelle dynamique dans le travail personnel.

A l’internat, loin d’être un handicap, la différence d’âge peut permettre la mise en place d’un système de monitorat des plus grands au service des plus jeunes qui seront ainsi plus facilement intégrés. La vie en communauté, avec tout ce qu’elle implique, peut contribuer en fait à l’épanouissement de chacun, à l’apprentissage de cette nouvelle liberté qu’il faut gérer.

Détente, loisirs, sports apportent le nécessaire équilibre et sont autant de moments privilégiés à partager avec ses amis après une journée chargée. Après le repas, chacun s’oriente vers son activité préférée : étude libre, basket, badminton ou baby-foot, musique ou télé, le trop plein d’énergie accumulé se dépense sans modération.

En réalité, ce n’est pas tant la vie de groupe qui est ressentie comme pesante, mais plutôt le respect des règles qu’elle exige : l’interdiction de fumer, le respect des heures de rentrée et des heures d’études obligatoires qui permettent à tous un travail personnel dans le calme. La tolérance, la politesse, la prévenance, autant de qualités qui instaurent un climat serein, propice à l’étude, le partage, le bien vivre ensemble. De cette école de la vie, j’espère que chaque interne en retirera une expérience bénéfique qui lui sera profitable pour la vie.

La plus grande satisfaction n’est pas seulement de voir nos internes réussir leur BAC, mais aussi que les jeunes gardent de ces trois années de bons souvenirs, que la vie à l’internat se raconte comme un passage heureux de l’adolescence : les soirées de rire, ces « coups de blues » dus aux tracas qui relèveraient de résultats scolaires décevants ou de problèmes de cœur, tous ces partages loin des leurs, les incitent par la suite à regarder autour d’eux, et à conserver un regard positif sur la vie des autres.

 Willy Rouault, responsable d’internat